vendredi 22 mai 2009

La présidence de la EAC échappe au Burundi!!

Bonjour Dr Eugène Shimamungu,



Vous écrivez ceci :





1. « L'EAC aurait dû se préparer à accueillir deux pays francophones (le Rwanda et le Burundi) en son sein en aménageant ses institutions notamment au niveau linguistique ».





Premièrement, le Rwanda n’est pas un pays francophone mais un pays bilingue, francophone et anglophone. Deuxièmement, c’est le Rwanda et le Burundi qui se sont volontairement portés candidats à la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et non l’inverse ; c'est-à-dire que l’ECA n’est jamais allé chercher ces deux pays pour qu’ils soient ses membres. En d’autres termes, c’est au Rwanda et au Burundi de s’adapter aux règles de l’EAC, notamment celles concernant la langue officielle, et non à l’EAC de s’adapter aux règles de ses membres. Troisièmement, la traduction de tous les documents et l’interprétation en français aurait occasionné des coûts aussi importants qu’inutiles.





2. « Mais cela ne devrait pas cacher également les difficultés du Rwanda qui peine à devenir anglophone malgré la politique du bulldozer de Kagame pour rayer le français dans ce pays où 99% des intellectuels parlent parfaitement le français ».





Tout d’abord, je souris lorsque vous affirmez qu’au Rwanda « 99% des intellectuels parlent parfaitement le français ».. Ici, vous devez manifestement confondre les époques, parlant de 1994 au lieu de 2009. A moins que pour vous, aucun rwandais provenant de l’Ouganda, de la Tanzanie, du Kenya, des Etats-Unis ou du Royaume Uni n’est un intellectuel. Ensuite, dire que le Rwanda « peine à devenir anglophone », alors que l’enseignement obligatoire en anglais est à peine entré en vigueur, me semble un peu prématuré.





3. « L'EAC n'a qu'à bien se tenir et préparer un avenir où le français sera également sa langue officielle. Ceci ne devrait d'ailleurs pas causer de soucis, puisque le français est enseigné dans les écoles comme la Tanzanie, le Kenya et l'Ouganda ».





Malheureusement, je crains plutôt que le français ne soit entrain de perdre du terrain au Rwanda, dans la région, en Afrique et dans le monde, au profit de l’anglais. Il suffit de se rappeler des préoccupations du dernier Sommet de la Francophonie (Québec, Canada) pour s’en convaincre.



Quand au français qui serait enseigné en Tanzanie, au Kenya et en Ouganda, vous avez entièrement raison. Cependant, vous auriez dû ajouter que cette langue n’est pas enseignée dans toutes les écoles et que les heures consacrées à cette langue sont insuffisantes pour qu’elle soit bien maîtrisée. Je l’ai constaté en parlant à des rwandais, anciens réfugiés en Ouganda, et à des collègues tanzaniens, kenyans et ougandais. Inutile de chercher à parler avec eux en français, ils ne savent dire que « bonjour » !



Bonne journée.



Rwemalika Théoneste

21 mai 2009

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