Bonjour Monsieur Emmanuel Neretse,
Vous écrivez ceci :
1. « Sans prétendre être un éminent juriste comme vous, je puis vous affirmer que contrairement à ce que vous croyez, j’ai "plus que lu" les Conventions de Genève de 1949. Je vous surprendrais même en vous disant que dans le cadre des responsabilité s qui étaient les miennes, j’ai été amené par le passé à les faire "découvrir" à ceux-là mêmes à qui elles sont destinées au premier chef ».
Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, cher ami, je ne vous ai jamais demandé votre CV. En revanche, je vous ai posé des questions très précises, qui sont les suivantes :
« Dites-moi, cher ami, pouvez-vous m’indiquer, des cent quarante trois (143) articles de la Convention de Genève du 12 août 1949 relative au traitement des prisonniers de guerre et des cent deux (102) articles du Protocole additionnel du 8 juin 1977 relatif à la protection des victimes des conflits armés internationaux (Protocole I), l’article qui interdit aux prisonniers de guerre de faire des interviews aux médias ? Pouvez-vous s’il vous plait m’indiquer l’article de ces deux textes juridiques qui stipule que faire une interview pour un prisonnier de guerre équivaut à de la torture ? »
2. « Contrairement à vous qui, de toute évidence en avez dans vos attributions auprès du régime du FPR, je ne me livre à aucune propagande. J’expose simplement à l’opinion mes observations sur les pratiques du régime que vous servez et laisse le soin aux lecteurs d’en juger eux-mêmes ».
Qui vous a dit, cher ami, que la propagande se fait uniquement en faveur du pouvoir en place ? Sauriez-vous, par hasard, que la propagande est même souvent l’œuvre de l’opposition qui veut absolument utiliser tous les moyens pour arriver au pouvoir, tandis que le Gouvernement est plus occupé à réformer le pays qu’à communiquer sur ses réformes ?
3. « Dans le cas précis qui nous occupe, le malentendu vient sûrement du fait que vous voulez faire passer pour une "interview" ce qui est manifestement un interrogatoire ».
Dites-moi, cher ami, pensez-vous vraiment que le jour de l’interview de Colette Braeckman, le prisonnier n’avait pas encore subi un interrogatoire ? Pensez-vous sincèrement que les autorités rwandaises ont dû attendre une journaliste étrangère pour faire un interrogatoire public du Colonel Ngarambe ? Heureusement que le ridicule ne tue pas !
4. « Enfin, je ne sais pas si dans le dernier paragraphe de votre réaction vous voulez faire entendre que durant toute la campagne militaire de 1990 à 1994, les Forces Armées Rwandaises (FAR) n’ont, à aucun moment, violé les principes du Droit International Humanitaire (DIH) dont les Conventions de Genève de 1949 et de leurs Protocoles additionnels de 1977 constituent l’épine dorsale ? »
J’espère que vous n’êtes pas stupide à ce point, cher ami, car dans le paragraphe dont il est fait référence, je veux simplement mettre en lumière vos contradictions qui consistent à dire, d’un côté, que si le Gouvernement actuel accepte que des prisonniers de guerre fassent des interviews à la presse, il s’agit d’une « torture » punie par les Conventions de Genève, alors que de l’autre côté, les FAR ont usé et abusé des interviews des prisonniers FPR.
Il faudra donc choisir, cher ami.. Quand à moi, je vous ai d’ailleurs amplement exposé ma position à cet égard. Je vous disais en effet ceci :
« En d’autres termes, un prisonnier ne peut être tenu de déclarer à la puissance détentrice autre chose que les mentions dont il est fait référence à l’article 17 mais il conserve néanmoins le droit de déclarer tout ce qu’il veut, soit à la Puissance détentrice, soit à la presse. Car cher ami, il ne convient surtout pas de confondre les « droits », qu’on peut exercer ou pas, et les « obligations », qu’ont est tenu d’accomplir. La Convention de 1949 a même été adopté non pas pour renier des droits aux prisonniers mais pour leur en accorder ! ».
Il convient donc de ne pas faire semblant de ne pas avoir compris ma position, cher ami ! Je parlais des interviews à la presse et non des nombreuses violations des droits de l’homme commises par les FAR.
5. « M. Rwemalika, comme vous le dites si souvent : « Heureusement que le ridicule ne tue pas » ».
Effectivement !
Bonne journée.
Rwemalika Théoneste
Mercredi 29 avril 2009
jeudi 30 avril 2009
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