jeudi 26 mars 2009

Légalisation des interceptions des communications au Rwanda: danger

Bonjour Monsieur Gaspard Musabyimana,

Vous écrivez ceci :

1. « Si les plus hautes autorités rwandaises se targuent d’avoir l’un des pays les sûrs de la région, quelles motivations peuvent alors justifier une telle loi liberticide qui porte atteinte à l’intimité et à la liberté individuelle ? ».

Là, je reconnais bien un ancien Membre des très incompétents Services de Renseignement du Président Juvénal Habyarimana ! Monsieur Musabyimana, ne pensez-vous pas que le 30 septembre 1990, le régime Habyarimana, que vous serviez, pouvait « se targuer d’avoir l’un des pays les sûrs de la région » ? Ne pensez-vous que le 10 septembre 2001, George W. Bush pouvait raisonnablement « se targuer d’avoir l’un des pays les sûrs de la région », s’agissant d’une attaque terroriste d’envergure sur le sol américain?

Dites-moi, cher ami, pensez-vous vraiment que la sécurité est un don du ciel et qu’un Gouvernement ne doive rien faire pour la préserver, surtout si un mouvement génocidaire en exil ne jure que par la continuation du « travail » sur le sol rwandais ?

Quant à la Loi portant Interception des Communications, que vous qualifiez de « liberticide », je ne vois vraiment pas sur quoi vous vous basez pour affirmer cela. Premièrement, une loi similaire existe dans pratiquement tous les Etats dont la sécurité est menacée par des groupes terroristes. Deuxièmement, l’interception des communications ne signifie en rien que les communications de tous les citoyens sont systématiquement interceptées. Ne seront interceptées que celles des citoyens soupçonnés d’atteinte à la sécurité nationale ; mais là aussi, après une autorisation expresse du Procureur compétent.

En d’autres termes, si, à la demande de l’Office Rwandais des Recettes (Rwanda Revenue Authority, RRA), le Procureur a le droit d’ordonner une perquisition à domicile ou une saisie de comptes bancaires d’un contribuable soupçonné de fraude fiscale, le même Procureur doit bien pouvoir avoir le droit d’ordonner, à la demande du Service National de Sécurité (National Security Service, NSS), une interception des communications des terroristes et autres individus soupçonnés d’atteinte à la sécurité nationale. C’est de la logique élémentaire.

2. « La loi sur l’interception des communications vient à point nommé. Elle a été votée après que certains des opposants politiques de la diaspora aient déclaré d’être des candidats potentiels aux élections présidentielles de 2010. Une loi pareille vient donc leur couper l’herbe sous les pieds. Toute personne qui va entrer en contact avec eux soit par lettre postale, par téléphone, par fax ou par message e-mail sera condamné par cette loi, comme ennemi de la nation ».

Vous alors vous n’avez vraiment pas de chance ! Cher Musabyimana, après avoir été pris en flagrant délit de mensonge (par moi-même en octobre 2007) lorsque vous aviez trafiqué, comme un vulgaire escroc, des statistiques de la CIA World Fact Book sur les dépenses militaires du Rwanda, comparé au PIB ; vous voilà encore une fois pris en flagrant délit de propagande mensongère !

Car, cher ami, sachant que la Loi nº 48/2008 portant Interception des Communications date du 09 septembre 2008 et que les FDU-Inkingi n’ont annoncé leur candidature aux élections présidentielles de 2010 que le 28 septembre 2008, comment diable cette Loi peut-t-elle avoir « été votée après que certains des opposants politiques de la diaspora aient déclaré d’être des candidats potentiels aux élections présidentielles de 2010 » ???

Heureusement que le ridicule ne tue pas !

Bonne journée.


Rwemalika Théoneste

25 février 2009

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